En guise de rapport.
Ce jeudi 29 Novembre 2018 s’achèvera à Sharm El Sheikh en Egypte, la quatorzième conférence des
Parties sur la biodiversité (COP 14). Le thème de la conférence cette année était « Investir dans la biodiversité pour les hommes et la planète ». Conférence des Parties ? Oui, mais pas que. Les près de 3000 participants à la conférence cette année, venus de tout le monde entier, sont constitués des parties (à ce jour 168 signataires de la convention sur la diversité biologique et 196 parties), des observateurs, des représentants des OIG, des ONG, des scientifiques de renom, des personnalités de la société civile, des personnalités publiques, des politiques, des journalistes etc.
La biodiversité est au centre de la rencontre, mais n’empêche, la conférence des parties est un bon prétexte qui permet de regrouper pendant deux semaines tous les peuples du monde à un même endroit de la terre, afin de leur donner la possibilité de travailler ensemble sur la faisabilité d’un objectif commun. La Convention sur la Diversité Biologique (CDB), à cause de son caractère essentiel et existentiel pour l’homme, est l’une des plus grandes initiatives des nations unies ces 25 dernières années. Par-delà son objectif qui en définitive est la protection, la conservation et même la restauration de la biodiversité, le sommet de Sharm El Sheikh se présente finalement comme un sommet célébrant l’universalité.
Quand le président Egyptien Abdel Fattah al-Sissi vient inaugurer le lancement des activités de la COP 14 ce 17 novembre 2018, l’observateur que nous sommes a l’impression, fondée ou non, que son pays prépare ce moment depuis une dizaine d’années, tant les préparatifs paraissent avoir été réglés dans les moindres détails :
– La ville de la conférence
L’Egypte choisit la ville de la conférence bien à dessein. En effet, à côté de sa position stratégique puisque nichée entre le désert de la péninsule du Sinaï et la mer Rouge, Sharm el-Cheikh est une ville balnéaire. Elle est réputée pour ses plages de sable à l’abri des regards, ses eaux claires et ses récifs de corail. C’est une ville fortement touristique où beaucoup de formations hôtelières arborent jusqu’à 700 chambres.
– Un cadre approprié
Ouvert en début 2006, le Centre international de Congrès de Jolie Ville à Sharm El Sheikh est construit pour accueillir les grandes réunions internationales et c’est bien à propos qu’y est organisée la COP 14. Ce centre est remarquable pour ses installations, notamment un « Summit Room » d’une superficie de 2200 mètres carrés, Plus de 11 salles de réunion d’une superficie allant de 140 à 800 mètres carrés, 6 salles de réunion VIP d’une superficie de 55 mètres carrés, des cabines d’interprétation, des Installations audiovisuelles modernes et un système d’éclairage avancé. L’entrée est de 240 m2 et est équipée d’une zone d’enregistrement. C’est dans ce centre que se sont tenues les autres réunions internationales telles que le Forum économique mondial et le Forum international de la jeunesse.
– Une sécurité à la hauteur de l’évènement
La sécurité de la COP 14 est ostensible ou discrète, omniprésente, et même choquante. A côté de plus d’une centaine de casques bleus armés et en uniformes des nations unies, policiers en civils tirés à quatre épingles ou en uniformes, mais toujours armés, tireurs d’élites encagoulés, assurent une sécurité sans complaisance. La réalité c’est qu’on ne reçoit pas plus de 196 délégations venues de pratiquement tous les cinq continents comme qui recevrait son voisin lors d’une visite de courtoisie. De plus, de grandes personnalités politiques égyptiennes sont venues à la réunion de la COP 14, en l’occurrence le président de la République Egyptienne ainsi que le gouverneur du Sud Sinai, choses qui elles seules pouvaient justifier d’un effort de sécurité plus important. Toutefois, on est à Sharm El Sheikh, et on a encore frais dans la mémoire cette fameuse nuit du 22 – 23 juillet 2005, jour de la fête nationale égyptienne, où une série de sept explosions presque simultanées font 88 morts et plus de 200 blessés. Plutôt que d’être critiqué, bien réfléchi, face à la même situation, cet exemple mériterait plutôt d’être copié.
– Un effort louable
Il n’y a pas d’organisation parfaite. Toutefois, nous pouvons affirmer que l’effort de l’Egypte dans l’organisation de la COP 14 peut être apprécié à sa juste valeur. Quoique côtière, Sharm El Sheikh n’est pas une ville particulièrement humide, et même que les dunes de sables visibles et des dômes latéritiques dénudés s’étendent à l’infini. Pourtant, un étranger peut facilement apprécier les efforts humains qui ont été fournis récemment pour rendre la ville plus accueillante.
Par organisation, nous faisons référence à l’introduction des invitations à temps, à la facilitation diplomatique de l’obtention des visas, à l’organisation des voyages et des hébergements, à l’accueil des participants, au transport etc. On note aussi un effort très important dans la communication sociale. En effet, toutes les rues de Sharm El Sheikh ainsi que le moindre recoin du Centre International du Congrès de Jolie Ville sont pavoisés aux enseignes de la COP 14. Les plénières et les évènements parallèles sont organisés avec soin.
Les trente points inscrits à l’ordre du jour ont été exécutés. Parmi ceux confiés à des groupes de travail, beaucoup ont déjà été discuté en plénière, corrigés, puis adoptés. Les différents rapports produits à l’issue de ces traitements sont en ligne à https://www.cbd.int/conferences/2018/cop-14/documents . A l’heure où nous bouclons ce papier, certains points sont toujours en discussion en plénière, mais comme cela a souvent été le cas lors de cette conférence, le consensus sera toujours trouvé et les résolutions finales adoptées.
Il n’y a pas d’œuvre parfaite
La COP 14 a tenu toute la promesse des fleurs. Cependant, quelques zones d’ombre nécessitent d’être relevées afin que cela aide à améliorer le futur.
– Un secret à fleur de peau
Peut-être était-ce pour des raisons de sécurité évoquées plus haut ? La vérité est que personne ne sait dans quelle salle se tiendra le congrès de Sharm El Sheikh avant le jour du congrès lui-même, et le programme communiqué à l’avance est tout simplement indicatif.
Ce papier est rédigé depuis Sharm El Sheikh par Dr. GHOGUE Jean-Paul, coordonnateur Green Connexion. 27 Novembre 2018.
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